Le rôle des intervenants sociaux en commissariat et gendarmerie

Les intervenants sociaux, positionnés au sein des commissariats et brigades de gendarmerie (ISCG), accueillent les personnes en situation de détresse sociale ou de vulnérabilité et également les conseillent et orientent vers les structures locales en capacité de les accompagner dans la durée.

Nés du constat que les forces de l’ordre sont régulièrement confrontées à des situations de détresse sociale qui dépassent leurs compétences, les premiers Intervenants Sociaux en Commissariat et Gendarmerie (ISCG) sont apparus dans les années 1990. Ce dispositif répond à la nécessité de prendre en charge, le plus tôt possible, les difficultés psycho-sociales des personnes en lien avec les forces de l’ordre en intervention ou à l’accueil d’une unité.

Une mission aussi essentielle que singulière

Les ISCG assurent une mission aussi essentielle que singulière en matière de prévention et de prise en charge des publics vulnérables. Leur rôle majeur sur le plan social participe à la prévention directe auprès de la population et à la détection de situations à risques par les services de leur réseau. Leur action, séparée de toute investigation et concomitante à celle du gendarme, permet à ce dernier de se recentrer sur ses missions de prévention et d’investigation.Le positionnement de ces professionnels travaillant au sein même des brigades de gendarmerie et commissariat est singulier en ce qu’il permet une détection la plus précoce des problématiques sociales et constitue en soi un pont entre les différents réseaux de partenaires intervenant au profit des hauts-savoyards.

En gendarmerie l’ISCG dispose, au sein de la brigade qui l’accueille, de locaux garantissant la confidentialité des entretiens avec le public. Ce positionnement favorise une détection précoce des situations critiques et la mise en œuvre d’actions préventives. 60 % des situations traitées par ces ISG étaient jusqu’alors inconnues des services sociaux de secteur.

Des missions d’accueil et d’accompagnement

Relais entre la gendarmerie, les secteurs sociaux, juridiques, judiciaires, médicaux et médico-psychologiques, l’ISCG reçoit toute personne majeure ou mineure, victime ou mise en cause, dont la situation présente un volet social.Distinct de l’aide aux victimes, le métier de l’ISCG est situé au carrefour des multiples champs de l’action sociale et joue un rôle déterminant en matière de :

  • Lutte contre l’exclusion ;
  • Protection de l’enfance ;
  • Protection des personnes vulnérables (victimes de violences conjugales, intrafamiliales, personnes isolées, etc.) ;
  • Facilitation de l’accès au droit (logement, santé, etc.) ;-Prévention de la délinquance et de la récidive ;
  • Prévention de la radicalisation ;-Assistance aux familles victimes, etc.Il assure des fonctions d’écoute, de médiation, d’information et d’appui dans l’accompagnement social.

Le Grenelle des violences conjugales (2019) a fait du développement de ce dispositif une priorité dans la lutte contre ce fléau. Ces postes sont particulièrement adaptés à la prise en compte des victimes et co-victimes (enfants notamment) de violences conjugales, assurant une prise en charge de leur situation complémentaire à celle des forces de l’ordre.

Protection des publics particulièrement vulnérables

Cependant, les missions de ces travailleurs sociaux sont plus larges encore que l’accompagnement social des victimes. Par leur présence au sein de brigades de gendarmerie et commissariat les ISG assurent un rôle essentiel en matière de protection des publics particulièrement vulnérables, enjeux de solidarité :

  • Repérage des situations de détresse sociale ;
  • Accueil des victimes d’infractions pénales, de toute personne en détresse ou vulnérable ainsi que des mis en cause en lien avec les interventions de la gendarmerie (exemple de la personne âgée isolée détectée lors d’une enquête de voisinage sur un cambriolage) ;
  • Informations et orientations vers les services sociaux de secteurs et services de droit commun ;
  • Intervention sociale de proximité selon la situation de crise.

L’État, le Département et les collectivités territoriales de Haute-Savoie sont mobilisés
En Haute-Savoie, deux postes supplémentaires ont été créés en 2024. Six Intervenants Sociaux en Commissariat et Gendarmerie (ISCG) interviennent désormais, sur les secteurs du Chablais, du haut et du bas de la vallée de l’Arve, du Genevois, d’Annemasse et du bassin annécien, assurant ainsi un maillage cohérent du territoire.
Le développement de ces postes est rendu possible grâce à un engagement financier de l’État, du Conseil départemental de Haute-Savoie et des collectivités territoriales(1).
Ces postes d’ISCG sont portés, depuis 2018, par l’association Aide aux victimes et intervention judicaires des Savoie (AVIJ), particulièrement sensibilisée dans l’accompagnement des publics en situation de vulnérabilité.
Ni policiers, ni gendarmes, Anaëlle, Marilyne, Marylou, Margaux, Ema et Candice sont les intervenantes sociales du département de la Haute- Savoie ayant ce rôle d’écoutante, de trait d’union entre le public accueilli par les forces de l’ordre et les réseaux de partenaires locaux.
Leur positionnement singulier couplé à un spectre large d’intervention leur permettent de proposer des prises en charge individualisées précoces simplifiant et accélérant ainsi le traitement de certaines situations.
Ces professionnelles de l’urgence pyscho-sociale réalisent une intervention de proximité, dans l’urgence si nécessaire, et facilitent ainsi l’accès des personnes aux services sociaux et de droits communs concernés. 

(1)Annemasse agglo, Thonon agglo, communautés de communes du Pays de Cruseilles, Usses et Rhône, Arve et Salève, du Genevois, , Faucigny-Glières, Cluses Arve et montagnes, du Pays du Mont-Blanc, des vallées de Chamonix Mont-Blanc, ville d’Annecy.

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