Quel est le point commun entre la vallée de la Maurienne, le festival de Cannes et les cérémonies des Césars et des Oscar ? Le cinéma ! En 2023, « La nuit du 12 », de Dominik Moll, tourné à Saint-Jean-de-Maurienne et ses alentours, a décroché six César. Depuis sa présentation à Cannes, « Anatomie d’une chute », de Justine Trillet, réalisé en Maurienne et en Isère, accumule les récompenses : Palme d’or à Cannes, six César et un Oscar !
Depuis 1915, date du premier tournage recensé à Chamonix, les pays de Savoie attirent chaque année de très nombreux tournages. Après le cinéma, la télévision a pris ses quartiers dans les villes, les vallées et sur les sommets enneigés, pour des fictions, des documentaires ou des jeux. L’explosion récente des plateformes a encore accentué le phénomène.
La vallée de Chamonix est largement en tête du box-office avec un cinquantaine de films de cinéma tournés an un siècle. Annecy (21 films depuis 1960), Aix-les-Bains (16), Chambéry (11) et Evian-les-Bains (9) complètent ce « palmarès » ne tenant pas compte des tournages de séries télévisées.
Les retombées d’image existent, mais elles sont difficiles à chiffrer. Après quelques expériences malheureuses, dont un film catastrophe français « Le piège blanc », tourné au sommet du Brévent, faisant s’effondrer un téléphérique après un séisme, les maires sont de plus en plus nombreux à demander à connaître le projet avant d’autoriser un tournage.
Des retombées économiques certaines
Mais, globalement, les films participent à la notoriété des sites. Le succès du film « Anatomie d’une chute » a été suivi d’appels, assez nombreux, à l’office de tourisme de Saint-Jean-de-Maurienne.
Économiquement, un tournage est intéressant. Les retombées directes concernent l’hébergement et la restauration des équipes, la location de matériel et la figuration des habitants au côté des comédiens. Auvergne-Rhône-Alpes Cinéma, estime à « douze euros de retombées économiques pour un euro investi », soit 21 millions d’euros sur l’ensemble du territoire régional pour la seule année 2023. Créé il y a plus de trente ans pour soutenir la production cinématographique, le Fonds de soutien régional a été élargi à l’audiovisuel en 2023, avec une enveloppe annuelle spécifique de 2 millions d’euros.
Deuxième région de France en terme de tournages, après le bassin parisien, Auvergne-Rhône-Alpes dispose d’un écosystème spécifique très dynamique, dont l’important pôle image animée d’Annecy.
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