La saison 2023-2024 ne laissera pas un bon souvenir dans les stations de Savoie et de Haute-Savoie La météo, capricieuse, a perturbé l’activité des sites de basse altitude et des nuages sombres sont arrivés du tribunal administratif de Grenoble et de la Cour des comptes. Une éclaircie est toutefois apparue dans ce climat défavorable : les clients apprécient toujours la montagne et certaines stations devraient afficher des bilans « record » en fin de saison.
Le calendrier interpelle les professionnels de la montagne. Que les adeptes du « ski bashing » choisissent l’hiver pour faire entendre leurs arguments, c’est de bonne guerre. En revanche, que la Cour des comptes, que le tribunal administratif de Grenoble et qu’un ancien ministre, Joël Giraud, choisissent les mois de février et mars pour s’exprimer ou pour rendre leurs décisions, la pilule ne passe pas. Le sujet est d’autant plus sensible que les médias nationaux sont désormais friands de l’angle d’attaque « Le ski, c’est fini ! » et rebondissent sur la moindre prise de parole, le moindre événement.
Début mars, l’agence Savoie Mont Blanc, malgré ses soucis de gouvernance, publiait son traditionnel bilan de fréquentation des vacances d’hiver. Titré « Les vacances de février confirment l’envie de montagne », le communiqué n’a guère été repris.
« Les vacances d’hiver ont plutôt bien réussi aux stations de Savoie Mont Blanc, avec un taux d’occupation des hébergements marchands de 87 % pour chacune des deux premières semaines, de 86 % pour la troisième et de 85 % pour la dernière, soit 86 % en moyenne à date pour l’ensemble de la période ; en progression de 4 points par rapport à l’hiver dernier », détaille Carole Duverney, responsable de l’Observatoire Savoie Mont Blanc.
89 % des stations ont un domaine situé au-dessus de 1 800 m
Le seul bémol à ces bons résultats aurait pu être le niveau d’enneigement. « Il a certes fait défaut à basse et moyenne altitudes dès fin janvier et jusqu’à la quasi-fin de la deuxième semaine de ces vacances d’hiver dans les stations dont le domaine skiable est inférieur à 1 800 m d’altitude. Elles représentent toutefois un tiers seulement de celles situées en Savoie Mont Blanc, 89 % de nos stations ont un domaine situé à plus de 1 500 m d’altitude et 67 % à plus de 1 800 m. Et la plupart des clients ont désormais intégré le potentiel risque de manque de neige lorsqu’ils réservent leurs séjours », poursuit Carole Duverney.
Les chutes de neige de début mars ont même relancé la commercialisation de la fin de la saison. Mais le sujet est passé inaperçu. Ou presque.
Les charges successives et répétées contre le modèle économique de la montagne française ont un certain mérite. L’énoncé des faits est partagé par les acteurs et leurs détracteurs. Surtout, l’acharnement systématique est en passe de faire bouger les lignes. Alors qu’il était de bon ton, voire traditionnel, de s’amuser des déboires des vallées voisines, le discours de défense est désormais partagé par une majorité d’acteurs.
Le rapport de la Cour des comptes
https://www.ccomptes.fr/fr/publications/les-stations-de-montagne-face-au-changement-climatique
Le rapport de Joël Giraud
https://www.grenoble-ecobiz.biz/sites/default/files/inline-files/Rapport%20-%20Les%20nouveaux%20enjeux%20des%20territoires%20de%20montagne.pdf
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