Dermatose nodulaire contagieuse : Autopsie d’une crise 

Le premier cas français de dermatose nodulaire contagieuse bovine est apparu le 29 juin dans une exploitation agricole de Cessens, commune déléguée d’Entrelacs. Trois mois plus tard, l’épizootie semble pratiquement jugulée. Mais à quel prix ? Plus de 1 700 bêtes ont été abattues en pays de Savoie. Le montant des indemnisations dépassera la dizaine de millions d’euros. L’onde de choc continue d’agiter les territoires concernés, où les bêtes « dépeuplées » n’ont pas encore été remplacées. Les élus locaux, en première ligne pour faire passer le message des très strictes consignes sanitaires, ont eu du mal à se faire entendre et doivent encore affronter des positions très tranchées.

Au cœur de l’été, la France entière a découvert les paysages ruraux de Cessens. Une mise en lumière que la petite commune déléguée d’Entrelacs n’a pas cherchée. Les médias locaux, régionaux et nationaux ont afflué pour suivre « la crise de la DNC » et ses conséquences. Pour endiguer l’épizootie de la dermatose nodulaire contagieuse, maladie exclusivement bovine, des règles sanitaires strictes ont été appliquées, dont l’abattage total des lots infectés.

La décision radicale n’a pas été comprise partout. Des mouvements d’opposition sont apparus sur quelques exploitations agricoles et les forces de l’ordre ont été déployées en nombre pour sécuriser les abattages. Ces images et les témoignages des éleveurs ont fait le tour des chaînes d’information. Les maires et les élus locaux ont été peu visibles lors de ces séquences ô combien spectaculaires.