Les acronymes de la gestion des déchets

Que ce soit dans les textes officiels, les diverses communications écrites ou encore le langage parlé, les acronymes – substantifs dont l’origine est un sigle, mais qui se prononce comme un mot ordinaire – prennent de plus en plus de place. Mais il n’est pas forcément évident de toujours savoir de quoi il retourne…

CSE : conteneur semi-enterré. Moyen de collecte collectif diminuant fortement les coûts de collecte. Ce qui ne fait pas forcément baisser les taxes ou redevances pour l’usager faisant l’effort d’aller jusqu’aux CSE !
DAE : déchets d’activités économiques, un peu l’équivalent des OM (ordures ménagères) du grand public.
DASRI : déchets des activités de soins à risques infectieux (hôpitaux, médecine…), collectés dans des bacs spéciaux, avant incinération. 2 800 tonnes sont traitées chaque année à Chambéry, en provenance de trois départements (Savoie, Haute-Savoie et Ain).
DEEE : déchets d’équipements électriques et électroniques, issus des trois couleurs : le blanc (électroménager), le brun (TV, vidéo, radio hi-fi), le gris (bureautique, informatique).
DIB : déchets industriels banals. Ce sont les déchets non inertes mais non dangereux produits par les entreprises (ferrailles, cartons, déchets verts…).
DU : déchet ultime. Le dernier échelon du traitement des déchets, quand on ne sait plus rien en tirer (aux conditions du moment, et selon les filières existantes).
ISDI : installation de stockage de déchets inertes, qui ne se décomposent pas, ne brûlent pas, et ne produisent aucune réaction (chimique, physique) avec leur environnement. Ces déchets sont soit des restes de démolition, soit des terres et matériaux excavés lors de chantiers. Le monde du BTP des pays de Savoie court après des zones de stockages, souvent interdites dans les PLU.
ISDD : installation de stockage de déchets dangereux. Ces anciennes «décharges de classe 1 » enfouissent les produits les plus dangereux et non valorisables. Les produits amiantés volatils font partie de ces déchets. Il n’existe que 14 sites ISDD en France. Les plus près sont en Bourgogne et Franche-Comté.
ISDND : installation de stockage de déchets non dangereux, ex. « décharge de classe 2 », accueille les déchets qui ne sont ni dangereux, ni inertes (ISDI). 250 sites accueillent ces déchets en France, dont aucun dans les Pays de Savoie.
OMR : ordures ménagères résiduelles. C’est la part des déchets qui reste après les diverses collectes sélectives. La part d’OMR a tendance à diminuer à mesure que l’on recycle et composte. Les OMR sont le plus souvent incinérées dans les pays de Savoie.
PAV : point d’apport volontaire. On demande au particulier d’amener ses déchets jusqu’au conteneur au lieu de les stocker chez lui dans une poubelle qui sera ramassée ensuite. Le client est ici aussi « volontaire » que les communes forestières s’acquittant de la CVO (contribution volontaire obligatoire) !
REFIOM : résidus d’épuration des fumées d’incinération des ordures ménagères. Lourds à traiter : les 4 600 tonnes annuelles de l’unité de Chambéry sont enfouies dans d’anciennes mines de sel allemandes à Bad Friedrichshall.
REOM, TEOM : redevance, ou taxe d’enlèvement des ordures ménagères. La redevance est souvent assise sur le nombre de personnes au foyer, parfois incitative (moins chère si l’on trie bien). La taxe est basée sur les valeurs du foncier bâti. Elle est plus simple à collecter que la redevance. Lorsque l’on passe d’un système à l’autre, ce ne sont pas les mêmes usagers qui crient.
TGAP : taxe générale sur les activités polluantes. Instaurée en 2000, elle est supposée être proportionnelle à la pollution engendrée par une activité et rendre moins attractif l’usage d’un produit polluant. Son tarif est régi par l’article 266 nonies du Code des douanes. Elle va de 20 centimes la tonne (matériaux d’extraction) à 1 088 euros le kilo pour les poussières de mercure envoyées dans l’atmosphère.
UIOM : usine d’incinération d’ordures ménagères. Brûler les déchets est un réflexe ancestral, qui s’est industrialisé dans les années 60 et 70. Depuis 1994, il est interdit de ne pas récupérer énergie et chaleur produite par la combustion. D’où le nouveau nom : UVETD.
UVETD : unité de valorisation énergétique et de traitement des déchets. Les premiers incinérateurs chauffaient les moineaux, les UVETD chauffent des réseaux de chaleur urbaine (ex : 10 000 foyers à Chambéry), et produisent de l’électricité (ex : 26,5 GWh à Chambéry, où la vente d’énergie couvre 13 % des coûts de traitement des déchets).

Ceci est un extrait du Magazine des Mairies des Pays de Savoie N°262 – avril 2023.
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