Les premiers pas en Savoie de Vanina Nicoli, nouvelle préfète

Nommée en Conseil des ministres le 26 mars 2025, Vanina Nicoli est officiellement en poste depuis le mardi 22 avril. Originaire de Corse, la nouvelle préfète de la Savoie fait le pari d’une adaptation rapide sur un territoire qu’elle ne connaît pas, sauf par dossiers interposés.

©Mairies des Pays de Savoie

Nouvelle préfète de la Savoie, Vanina Nicoli remplace François Ravier. Si elle confesse ne jamais être venue dans le département, son affectation précédente, à la préfecture du Rhône, lui a permis de travailler avec les services de la préfecture de la Savoie et de croiser son prédécesseur. « J’ai eu la chance de pouvoir échanger assez longuement avec François Ravier, que je connais puisque nous étions déjà collègues dans le cadre du collectif des préfets de la Région Auvergne-Rhône-Alpes. Il m’a mise au courant d’un certain nombre de sujets », explique-t-elle.


La sécurité du quotidien, la sécurité civile, les risques naturels, les enjeux liés à l’organisation des Jeux olympiques de 2030, ceux autour des accès au tunnel international du Lyon-Turin et toutes les thématiques de la transition écologique et énergétique sont au sommet de la pile de dossiers que lui laisse François Ravier.


Pour autant, Vanina Nicoli ne s’interdit pas de se forger sa propre conviction. « J’ai un parcours très diversifié. Cette expérience de maintenant 32 ans de fonction publique, m’a permis de voir beaucoup de configurations différentes. Ce qui est intéressant à chaque fois, même si on pourrait se dire qu’il reste le même, c’est que le métier change car chaque région a ses particularités, a ses enjeux spécifiques et a son histoire. Pour bien faire notre métier dans le corps préfectoral, il faut avoir cette capacité à comprendre et à découvrir les spécificités de ce territoire pour pouvoir trouver la façon d’appliquer la règle générale, la loi, de manière intelligente, en trouvant des solutions, en adaptant la réponse aux besoins du territoire. C’est toute la richesse du métier et du parcours qui est le mien. J’arrive avec ces éléments, que je vais mettre au service de la Savoie que je découvre », détaille-t-elle.


Née à Nancy il y a 52 ans, Vanina Nicoli revendique d’autres origines, familiales. « Je suis Corse. Je pars du principe que mon caractère corse est un atout pour établir une relation comme je les aime avec les Savoyards : franche, solide et constructive. Nous sommes faits pour nous comprendre et pour nous apprécier ». Interrogée sur son non-accent insulaire, elle s’amuse : « Je n’ai pas d’accent car je suis en infiltration sur le continent. Mais de retour en Corse, je le récupère très vite. »

La période « la plus motivante » des JO de 2030

L’organisation des Jeux olympiques de 2030 dans les Alpes françaises modifie notablement le plan d’action de la nouvelle préfète de la Savoie. Elle semble s’en réjouir : « L’organisation des Jeux olympiques va nous occuper beaucoup. À partir de 2025, nous rentrons dans la période la plus motivante, la plus intéressante et aussi la plus sensible : celle où nous allons finaliser les études et, surtout, lancer la réalisation des équipements. C’est vraiment l’étape à ne pas louper. Je n’ai pas que cela dans mon mandat, mais évidemment, la préparation des JO 2030 va prendre une part importante dans mon activité. C’est normal, car c’est un rendez-vous planétaire. Nous avons merveilleusement réussi les JO de Paris. Il n’y a aucune raison de ne pas réussir ceux d’hiver », parie-t-elle.
Dans les prochains jours, elle effectuera des visites sur les futurs sites olympiques, pour s’approprier les lieux et comprendre les enjeux, de mobilité notamment.


« Il faut être précis dans ce que l’on va faire, il faut identifier les points de blocage s’il y en a et, surtout, trouver les manières de les dépasser pour être au rendez-vous. Pour l’instant, en ce qui concerne la Savoie, nous sommes dans les temps de passage, mais il faut garder le rythme », prévient la nouvelle préfète, qui refuse d’accorder trop d’importance à l’héritage des JO de 1992, « Il faut toujours s’imprégner de l’histoire. C’est important de bien garder en mémoire ce qui a été fait. Mais il faut avoir conscience que l’organisation, telle qu’elle est conçue pour 2030, ne répond pas aux mêmes critères que ceux de 1992. Mais nous avons la chance d’avoir des choses qui préexistent et quelques témoins, y compris au sein de mon équipe, qui ont participé à l’organisation de l’époque. Je vais bénéficier de cette expérience. »

« Le maire est l’élu du quotidien »

L’échéance des élections municipales de mars 2026 est également anticipée par Vanina Nicoli. « Nous avons la responsabilité très forte de garantir aux citoyens que le scrutin se passe de la façon la plus normale et la plus respectueuse du suffrage universel. C’est une très forte responsabilité qu’il ne faut jamais galvauder. Il ne faut jamais considérer que c’est quelque chose d’usuel. Les services travaillent déjà, de manière à faire en sorte que ces élections se passent de la façon la plus apaisée possible. » 


Plutôt que d’évoquer une possible crise des vocations, au terme d’un mandat 2020-2026 hors normes, la préfète de la Savoie loue l’action des sortants : « C’est un engagement extrêmement important. Je veux saluer l’engagement de nos élus de manière générale et singulièrement celui des maires. Le maire est l’élu du quotidien. Celui qui est identifié par les citoyens. Cela requiert un engagement personnel très particulier. Il faut être attentif à la manière dont se déroule l’exécution de leur mandat pour que chaque maire puisse le mener dans de bonnes conditions. Je suis très choquée quand il y a des incivilités, voire des agressions à l’égard des élus. On peut ne pas être d’accord avec une politique, mais l’opposition doit rester dans le domaine du débat, sans jamais dépasser cette limite. S’il y a un acte agressif vis à vis d’un élu, il faut sanctionner. »