Le résultat des élections européennes 2024 laissera des traces en France. Dimanche 9 juin, en à peine une heure, le pays a découvert l’ampleur du succès électoral du Rassemblement national puis a appris la dissolution de l’Assemblée nationale, synonyme d’un nouveau scrutin. Les prochaines élections législatives se dérouleront les 30 juin et 7 juillet.
Cette année, les instituts de sondage n’auront pas à subir les critiques. Les estimations de votes annoncées depuis des semaines sont devenues réalité ! Le Rassemblement national emmené par Jordan Bardella arrive largement en tête (31,37 % des suffrages exprimés) et l’écart avec les listes suivantes est conséquent.
La liste de la majorité présidentielle (Valérie Hayer) obtient 14,60 %, à peine plus que celle du Parti socialiste (Raphaël Glucksmann) créditée de 13,83 %.
Le Rassemblement national comptera 30 députés au sein du parlement européen dont l’installation est programmée le 16 juillet. Les macronistes et les socialistes disposeront d’un contingent identique de 13 députés. À la peine en France avec 7,25 % des suffrages, la droite républicaine de François-Xavier Bellamy (6 élus) siègera au sein du principal groupe européen. Le Parti populaire européen (PPE) disposera de 186 des 720 sièges de députés (25,83 %).
La vraie surprise de ces élections européennes en France est le bon taux de participation (51,49 %). Avec une participation bien supérieure à la moyenne nationale, la Savoie (56,89 %) et la Haute-Savoie (53,59 %) figurent parmi les départements les plus concernés.
Un calendrier très serré
Moins d’une heure après la diffusion des premières estimations, Emmanuel Macron a créé la surprise en annonçant la dissolution de l’Assemblée nationale et l’organisation d’élections législatives dès le dimanche 30 juin pour le premier tour et le dimanche 7 juillet pour le deuxième tour.
« Cette décision est grave, lourde, mais c’est avant tout, un acte de confiance. Confiance en vous, mes chers compatriotes, en la capacité du peuple français à faire le choix le plus juste pour lui-même et pour les générations futures ; confiance en notre démocratie. Que la parole soit donnée au peuple souverain, rien n’est plus républicain. Cela vaut mieux que tous les arrangements, toutes les solutions précaires. C’est un temps de clarification indispensable. Confiance en la France qui, face à la rudesse des temps, sait toujours s’unir et résister pour dessiner l’avenir et non se replier ou céder à toutes les démagogies », affirme le président de la République.
En signant, dès dimanche soir, le décret de convocation des élections législatives, Emmanuel Macron a enclenché un impressionnant calendrier : les candidats devront se déclarer d’ici au dimanche 16 juin, puis mener une campagne « express » de deux semaines. « La France a besoin d’une majorité claire pour agir dans la sérénité et la concorde », ambitionne le président de la République. Imagine-t-il que ses candidats parviendront à inverser la tendance constatée dimanche soir ? Fait-il le pari que le Rassemblement national n’aura pas le temps d’organiser le maillage du territoire ? En cas de nouvelle défaite, le président de la République devra cohabiter avec un Premier ministre et un gouvernement qu’il n’aura pas choisi.
À l’exception notable de Chamonix, la liste du Rassemblement national arrive en tête dans toutes les villes de Savoie et de Haute-Savoie.
La déclaration du président de la République :
https://www.elysee.fr/emmanuel-macron/2024/06/09/adresse-aux-francais-4
Tous les résultats en France :
https://www.resultats-elections.interieur.gouv.fr/europeennes2024
Tous les résultats en Europe :
https://results.elections.europa.eu/fr
L’ASSOCIATION DES MAIRES DE FRANCE ALERTE SUR LES DIFFICULTÉS D’ORGANISATION À VENIR
Dans un communiqué publié lundi 10 juin, l’Association des maires de France (AMF) alerte sur les difficultés d’organisation des scrutins législatifs du 30 juin et du 7 juillet. « La décision soudaine du président de la République de dissoudre l’Assemblée nationale et de convoquer les électeurs dans un délai inédit dans l’histoire de la République suscite une réelle inquiétude chez de nombreux maires sur la capacité des communes à organiser ces deux scrutins dans des conditions satisfaisantes. L’organisation matérielle des élections représente une charge importante pour les communes, dont l’exécutif ne semble pas avoir pleinement conscience », constatent les auteurs du texte.
Le communiqué fait écho à des situations parfois difficiles à gérer dimanche 9 juin. Le nombre important de listes (38) a obligé les plus petites communes à trouver des ressources nouvelles. Des tables ont été rapatriées dans les bureaux de vote et des tableaux d’affichage ont été improvisés devant les mairies. Des situations frustrantes au regard du faible nombre d’affiches effectivement apposées et de tables vides de documentation…
« Les élections européennes ont déjà montré les difficultés que rencontrent les communes à pourvoir les bureaux de vote en assesseurs en raison du désengagement massif des candidats et des partis politiques à proposer des personnes bénévoles. Ceci conduit à solliciter toujours plus les agents des communes, sur la base du volontariat. Le calendrier choisi renforce cette difficulté au moment où les communes sont sollicitées par les activités touristiques estivales, l’organisation de nombreuses manifestations liées aux Jeux olympiques et paralympiques et le début des congés scolaires annuels qui pèsent sur les effectifs mobilisables. Sans méconnaître la légitimité des prérogatives constitutionnelles du président de la République, l’AMF regrette que, ni les modalités pratiques de mise en œuvre de sa décision, ni la pression qu’elle fait peser sur les communes n’aient été prises en compte.
L’AMF se tiendra naturellement à la disposition des communes pour les accompagner dans l’organisation de ces scrutins et faire remonter toutes les difficultés rencontrées, afin de garantir à nos concitoyens les meilleures conditions d’exercice de leur droit de vote. »
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