Depuis la fin de la crise de la Covid-19, les stations des pays de Savoie enchaînent les bons résultats. Les hivers se suivent et se ressemblent en termes de fréquentation. Quel que soit le nombre de chutes de neige, la montagne continue d’attirer les amateurs de ski. Dans le même temps, le « ski bashing » est proportionnel à l’attractivité de la montagne en hiver. De colloques en tables rondes, de prises de parole en communiqués de presse, deux manières d’aborder la question de la vie à la montagne se dessinent. Dans ce contexte d’opposition frontale, le gouvernement semble avoir choisi son camp.

Samedi 29 mars, un cap a été franchi. Le débat opposant les « pro » et les « anti » ski est sorti des salles de réunion et des colonnes des journaux. Des militants des associations Extinction Rebellion Chambéry et Attac Savoie ont bloqué l’entrée de l’aéroport Chambéry Savoie Mont-Blanc à Voglans pendant deux heures. L’action coup de point visait à dénoncer « l’irresponsabilité sociale et environnementale des décideurs publics et de l’industrie du ski ». Ce coup d’éclat, prenant directement à parti les touristes pour leur choix d’aller skier, est une première. En février 2023, des manifestants avaient bloqué l’accès aux stations de Tarentaise en envahissant les voies de la RN90 à Albertville. Mais il s’agissait alors de dénoncer le projet de réforme des retraites. À La Clusaz, même si l’opposition au projet de retenue collinaire sur le plateau de Beauregard est intense, il n’a jamais été question d’actions ciblant directement les touristes, acteurs majeurs du dynamisme économique des territoires.
Ministre à la montagne, pas au ski
Si la nécessité de la transition de la montagne face aux conséquences du dérèglement climatique fait consensus, les objectifs à atteindre sont très différents. Quand les professionnels de la montagne militent pour une évolution permettant de conserver l’attractivité des stations, l’idée d’une montagne plus sauvage, tournant le dos au tourisme de masse privilégié depuis les années 1960, gagne du terrain. À la radicalité des échanges, sur les réseaux sociaux notamment, le plus souvent à l’avantage des « anti » ski, s’ajoute désormais un positionnement moins favorable à la montagne aménagée du gouvernement et de son administration.
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DU MAGAZINE DES MAIRIES DES PAYS DE SAVOIE